Un peu d'histoire...


Texte extrait du bulletin municipal de Vieilley de 1985 – Signé R.B.

Le village de VIEILLEY s’est développé au pied des collines boisées qui dominent la vallée de l’Ognon, en un lieu où jaillissaient de nombreuses sources.

Les premières mentions dans les textes d’un village à VIEILLEY, sous les noms de Villiacus, Veillaco, Veilley, remontent au Xᵉ siècle.

 

Les terres de VIEILLEY appartiennent alors au chapitre de la cathédrale de Besançon, dont le doyen exerce le droit de haute justice sur les habitants. Comme tous les serfs de l’époque, ceux-ci lui doivent redevances et corvées diverses.

Tout au long du Moyen Âge, des conflits de territoires et de possessions vont opposer des seigneurs voisins aux doyens successifs, notamment au sujet de la maison forte construite dans la première moitié du XIIIe siècle.

 

 

 

Transformée en château par les archevêques de Besançon, elle deviendra pour eux, au XVIIIᵉ siècle, un lieu de villégiature agréable, avec jardins et terrasses.

Les habitants, cultivateurs et vignerons, auront, au cours des siècles, à souffrir des guerres successives qui vont ravager la Franche-Comté, notamment la guerre de Trente Ans, qui va décimer les populations de 1618 à 1648.

Jusqu’à la révolution, des querelles vont éclater périodiquement entre les habitants de VIEILLEY et leurs voisins de MEREY et MARCHAUX pour définir les droits de chaque communauté sur les bois contigus de la forêt de Chailluz.

 

 

 

 

 

 

En 1792, le presbytère et le château et ont été vendus comme biens nationaux. Partagé en lots entre plusieurs acquéreurs, le château a perdu son ancien aspect.

 

 

 

 

 

 

Au cours du XIXᵉ siècle, outre les activités agricoles, le village comptait une fromagerie, une tuilerie, un four à chaux. En 1909, 30 hectares de vigne étaient encore cultivés sur les coteaux des Châtelards.

 

 

Aujourd’hui, avec le développement des localités de la vallée de l’Ognon, en raison de leur proximité avec la ville de Besançon, ce sont plus de 600 habitants qui apprécient le charme de ce joli village et de son environnement verdoyant.

 

Source : Dictionnaire des communes du Doubs

 

  

 

Un lieu dit de Vieilley

 

"Le Grand Sauçois"

Pour se repérer dans un paysage, nos ancêtres en nommèrent chaque parcelle, en se référant aux formes du terrain, à la végétation, au nom du propriétaire, etc.

Ainsi, l’origine des noms de lieux est riche d’enseignements historiques, géographiques, etc.

Mais il n’est pas toujours simple de déterminer cette origine, c'est le cas de ce lieu dit de Vieilley : Le Grand Sauçois.

 

Cette partie convexe de la rive gauche de l’Ognon est située environ 500 mètres en aval du point joignant notre commune à celle de CROMARY.

 

 

 

Au pied d’un fort talus, sa construction alluvionnaire est évidente. Chaque année d’ailleurs, l’eau dépose quantité de sable sur son rivage, tendant à agrandir son territoire. La végétation qui le recouvre correspond encore pour une bonne partie à son mode d’édification.

Aussi, c’est sans surprise que nous trouvons comme origines les plus vraisemblables de sa dénomination :

  • SALIX : nom latin du saule que l’on retrouve dans bien des lieux (saulx, saulce, sauze, etc.)
  • SALICO : désignant le même arbre pour les Gaulois et par dérivation, saulzais, saulchois, etc.
  • SABULUM (sable) en latin paraît moins probable, mais qui a quand même donné « La Saulière » en Bourgogne.

 

Que cet agréable rivage ait été baptisé par les Gaulois ou les Romains, nos regards contemplent toujours ce qui frappait leurs yeux : les saules et le sable.

L'Église


Les plus anciens textes connus mentionnent une église à VIEILLEY dès la fin du 9ᵉ siècle. Jusqu'à la fin de l'ancien régime, elle dépend du chapitre de la cathédrale de BESANÇON. Consacrée à Saint LEGER, que l'on fête le 2 octobre, elle est l'église paroissiale des communautés de VIEILLEY et de MEREY VIEILLEY.

Son aspect actuel date du milieu de 18 e siècle, époque où elle fut reconstruite sur les plans de l'architecte Bisontin Jean-Charles COLOMBOT (1719-1782). Pour financer les travaux s'élevant à 15 394 livres, les paroissiens de VIEILLEY et MEREY avaient obtenu en 1756 l'autorisation de couper le quart de leur réserve de bois.

Contrairement aux églises des villages environnants, celle de VIEILLEY présente la particularité d'avoir l'entrée à l'est et le chœur à l'ouest.  

Sa riche décoration intérieure, rénovée il y a quelques années et sa chaire à prêcher en bois sculpté, en font un édifice remarquable.

Le clocher a également été restauré en 1995 et son aspect général (disposition des tuiles vernissées, forme du piédouche) a été quelque peu modifié.

 

Il abrite deux cloches :

  • Jeanne Elisabeth (diamètre 148 cm, son : do dièse) faite à Pontarlier en 1836 par François Jean-Baptiste BEAU, fondeur.

Elle porte les inscriptions suivantes sur une face :

« Si tu veux du seigneur le séjour acquérir, au doux son de ma voix, il te faut obéir » et sur l'autre face: « J'ai été bénie par M. PAGNOT Charles-Auguste, curé de VIEILLEY et sous l'administration de monsieur FOURNIER Jean-François, maire de VIEILLEY et de Pierre-Léger GOUTHIER, maire de la commune de MEREY VIEILLEY ».

 

  • Jeanne Françoise (diamètre 122 cm, son : mi) datant à l'origine de 1777, elle a été refondue en 1889 et porte les inscriptions suivantes :

Sur une face :

« Je date de 1777, en 1789 VIEILLEY seul m'a reconnue ».

« Je loue Dieu, j'appelle les vivants, je pleure les morts, j'annonce des fidèles la naissance et la mort ma voix chaque jour au seigneur les appelle, que touchés de mes sons, leurs cœurs, d'un saint transport, volent d'un trait rapide à la gloire immortelle » BOURNEZ frère et sœur m'ont faite et fondue à Morteau en juin 1889, du poids de 1020 kg.

 

Sur l'autre face :

« J'ai été bénite par Pierre-François CHOLEY de BAUDONCOURT, prêtre curé de VIEILLEY sous l'administration d'Emile PERNOT maire. J'ai eu pour parrain Claude-François FOURNIER, ancien maire, époux d'Augustine PERNOT et pour marraine Jeanne-Françoise MAGNENET veuve d'Isidore GOUTHIER ».

 

Quand vous entendrez le doux son de leur voix, essayez de reconnaître Jeanne-Françoise et Jeanne-Elisabeth...

Les Fontaines


La Franche-Comté est une des régions de France les plus riches en fontaines, grâce à une ressource en eau abondante autour de laquelle se sont implantés et développés les villages.

 

Dans la vallée de l’Ognon, chaque village dispose d’une ou plusieurs sources qui ont été progressivement aménagées pour faciliter la vie quotidienne de la population et éviter les inondations, en cas de débit important.

Afin de canaliser l’eau et de la distribuer dans les différents quartiers des villages, la construction de petits édifices à triple usage : fontaine ou puisoir, abreuvoir et lavoir, a débuté dans la deuxième moitié du XVIIIᵉ siècle et a connu sa pleine période au cours du XIXe siècle dans la vallée de l’Ognon et surtout en Haute-Saône.

Selon les moyens financiers des municipalités et l’inspiration des architectes et maîtres d’œuvre chargés de leur réalisation, les fontaines ont pris des formes très différentes, simples ou ornementées, couvertes ou non, parfois monumentales.

 

À Vieilley, les cinq fontaines implantées au cœur du village sont des édifices assez simples, où l’on retrouve les trois fonctions. Selon les documents disponibles, l’aménagement des fontaines du village aurait commencé à la fin du 18ᵉ siècle.

La Fontaine de la Mairie

La plus importante de ces fontaines est celle qui jouxte la mairie. Son histoire est aussi la mieux connue.

 

 

 

Elle a été construite en 1831 sur les plans de l’architecte et ingénieur Bisontin César CONVERS, sur le modèle des lavoirs rectangulaires à arcades dont on retrouve plusieurs exemplaires à la même époque dans le Doubs et en Haute-Saône.

 

 

 

Les cartes postales du début du siècle dernier nous restituent l’activité de ces fontaines, lieux de rencontres incontournables et appréciés par toute la population d’un village.

La Fontaine de la Rue du Général de Gaulle

 

 

 

 

 

Elles étaient généralement couvertes, ce qui permettait aux ménagères d’être un peu abritées quand elles faisaient la lessive.

 

 

 

En admirant les fleurs qui les décorent pendant la période estivale, prenez le temps de les regarder de près, de détailler la disposition des bassins, la forme de la « gouliche » ou « goulotte » où l’eau jaillissait.

 

 

 

 

 

 

 

La « gouliche » ou « goulotte » où l’eau jaillissait.

La Fontaine de la Rue du Souvenir

 

 

 

Chaque maison bénéficie maintenant de l’eau courante et la lessive au lavoir par tous les temps relève heureusement d’un passé pourtant pas si ancien.

La Fontaine de la Rue de la Cure

Ce sont les deux fontaines (sur cinq) qui n’ont pas complètement perdu leur fonction originelle.

Toutes constituent néanmoins un patrimoine local précieux qu’il convient de préserver.

La Fontaine de la Rue du Moulin

 

 

 

(Lorsqu'elle avait encore un toit)

 

 

 

Il y en avait une sixième…

La fontaine du moulin, dite » La Goulote » jaillissait derrière le Moulin, mais n’a pas fait l’objet d’un aménagement particulier.

 

 

 

 

 

L'ancien abreuvoir au bout de la Rue du Moulin